Environnement
Un micro-habitat … le sol à nu

Un micro-habitat … le sol à nu

Un micro-habitat … le sol à nu

Aguerrir ses yeux, savoir apprécier les micro-habitats comme de fabuleuses cités. Le sol à nu n’est pas une fatalité et parfois une nécessité.

En taillant une haie de prunelliers qui de ses épines noires m’amenaient à l’embuscade, dès le lendemain de retour sur mon chantier, j’ai été surprise par un vrombissement assourdissant. Avec réflexe vous cherchez le nid de guêpes, avec les médias vous vous inquiétez du frelon asiatique.

Finalement, c’est un bien plus doux spectacle, presque aphrodisiaque et pour le voir il est nécessaire de s’abaisser et de regarder pas plus loin que le bout de ses pieds afin d’apprécier un sol perforé d’emmental. Un cortège d’abeilles solitaires jouent les amourettes. Je m’assois, c’est très brouillon, impossible d’imposer des photos, c’est flou. La cérémonie est bien entamée.

Entre ces méli-mélo, une cleptoparasite vole parmi ces ébats pour finalement trouver la bonne loge. Trop vive, je ne la retrouve qu’en soirée sur une brindille prête à rêver à demain. On l’appelle vulgairement l’abeille coucou. Elle est belle avec son pyjama de prisonnier. Drôle de comparaison 🤨.

Je repense aussitôt au bombyle, cette mouche opportuniste également des abeilles de terre. Je prends un instant pour éveiller ma curiosité et apprendre que les abeilles solitaires représentent une large catégorie d’abeilles qui choisissent de creuser des nids dans le sol pour y pondre leurs œufs. On compte environ 70 % des espèces d’abeilles solitaires qui nichent dans le sol.
Whaou ! Mais quelle innocence je cultivais en moi. Que l’homme est parfois riche de méconnaissance. Je suis projeté en début d’été où je me souviens de ces fourmis qui d’un sol semé en mai profiteront comme ces cousines abeilles sans ailes, d’une abondante récolte de graines. Avec discrétion, en 1 jour d’un sol semé de blé je me retrouve fauché. Ineptie d’un travail malmené qui se retrouve nu d’absurdités.

Le vivant ne s’arrêtera jamais de nous surprendre. Je reprends pieds dans les ciels azurés ailés qui eux aussi seront profiter des fourmis car ne sont-ils pas myrmécophiles. Je ne pourrais voir les chenilles mais de voir ces paillettes bleutées suffisent à me raconter une histoire de sous-sol.

Finalement, je me dis que le sol n’est plus seulement minéralisation ou humification, le sol est un habitat, des habitats et il m’arrivera de dire aujourd’hui parfois qu’un sol à nu n’est pas foutu mais bienvenu. Avoir une juste appréciation des choses et non de tomber dans la généralité.

Merci la vie.

C’est fascinant !!!

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