Environnement
Je suis racin’air

Je suis racin’air

La pluie n’est plus, la campagne est à l’image d’un lendemain de bombardement. Tout est silencieux, trop silencieux.

Le vent est absent, les nuages d’un plafond bas bien présents pèsent sur le dos des intrépides survivants. La coccinelle regarde stoïquement des proies mais refroidie, elle n’est que statue.
La micro-guêpe pensive se croit invisible, de la taille d’un puceron, elle fait mouche.
D’irréductibles fleurs nous laissent savourer l’espoir, elles sont prêtes à s’émouvoir après le déluge. Finalement, elles sont celles qui silencieuses nous ramènent vite à la vie.

Je déambule, je n’ose regarder le désastre et je fais l’autruche en plongeant ma tête, mon buste dans un souterrain. Je vous ai toujours dit, je suis racin’air.
Des cœurs sont gravés à vif sur mon écorce. Je crois en l’amour mais je ne souhaite pas celui d’une écorchée vive.

Je sais que le climax est à la forêt, je sais que je suis roi comme le lion dans la savane, je sais qu’il faut me canaliser pour laisser des espaces ouverts de verts et de fleurs, je sais que la prairie est fondamentale et que me contenir est important mais je n’ai toujours pas compris pourquoi faut-il intervenir lorsqu’il ne faut pas mettre les pieds dans mon bourbier.

Je suis racin’air et j’ai d’un coup besoin d’un tuba.

Où sont mes amis vers de terre, champignons, collemboles dans ce ciment de terre. A l’aide ! levée de dormance entre chiendent, armoise et chardons.
Je pense très rapidement que vous serez ma compagnie. Vous autres scabieuses, centaurées et autres asteracées vous attendrez ou à jamais.

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