Emerveillement
Déconnexion

Déconnexion

Entre une déconnexion à la nature comme une déconnexion au wifi, n’est ce pas renvoyer le vivant à un écran d’applications ou de séries ?

Alors que ces dernières s’appliquent dans la captologie de son public, il est vrai que la nature est ennuyeuse, il ne s’y passe rien, ou au contraire elle est dangereuse. On ne peut ni la programmer, ni lui mettre des pouces ou des abonnés.

De ce vivant, de cette nature que l’humain fait en sorte de ne jamais s’y identifier, de ne jamais utiliser le nous mais la nature, la biodiversité, or c’est une évidence nous sommes également la nature.

Finalement de ce monde hyperconnecté, il est urgent d’amener le public à vivre une expérience dehors afin de comprendre, sentir, rire, avoir peur, toucher et s’amuser car nous sommes devenus une société où l’ennui est banni. Il va falloir être davantage dans le vivre que dans l’information. Apprendre c’est bien mais s’imprégner est une évidence.

Je songe que le monde de la formation, les collectivités, les écoles, … ont un véritable rôle à jouer aujourd’hui pour demain. Il ne suffit pas d’inonder de savoirs ou de devenir un catalogue d’espèces mais de faire renaître le sensible que nous avons tous parfois à fleur de peau parfois dans un déni profond en utilisant l’herbe folle, le ténébreux papillon de nuit, l’odeur de terre, les crottes de vers de terre, …

Je songe à mes pas hier au lever du jour dans un bois dont le vent effaçait mon approche. Je me souviens avoir eu des peurs de couleuvres, de sangliers et d’ombres imaginaires. Je songe à cette fleur fanée faite d’hydres ou de méduses aériennes.

Je songe à ce réveil, cette rosée, cette prunelle au goût fermenté pourri d’un trop fort ensoleillement. Je songe à ce grand frère le champignon accompagnant son cadet à l’école de l’humification.

Je songe à cette fourmi qui avait pris d’assaut ma jambe sous le pantalon et ressentir l’acide formique brûlant ma cuisse. Je songe à cette plume si douce voyageant d’herbe en herbe racontant des histoires déformées par le vent comme un téléphone arabe.

Je songe à ces dentelles, cette poésie volante qui papillonne sur les fleurs qui font la page et à cette griffe, cette signature qui accrochée aux lignes d’écriture attend fièrement une proie étourdie.

Je songe à ce brame d’un cerf au loin sans avoir besoin de le voir et à ces pucerons jambes en l’air à siroter un breuvage « affreudisiaque ». Je songe à ce privilège qui n’est pas car il est là pour tous, c’est notre bien commun.

Je songe que si on souhaite faire respecter le vivant, il faut le vivre.

Je crois que mon chemin de vie se présente à moi … finalement ne suis-je pas plus à conscientiser qu’à former au vivant.

Je vais y songer 😉

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