
Une aventure humaine
Puis je vous parler d’automne ?
Entrer dans une déclinaison du jour, d’une lumière chaude vers une lumière affleurante. L’automne.
Le potager n’a plus son charme de juillet, les jardins se rident d’un souvenir estival. Les fruits et graines défilent, certains sont déjà prêts à tourner la page, d’autres passeront l’hiver, asséchés, fêtant chaque jour la journée du patrimoine abritant des SDF à plusieurs pattes.
Depuis peu, je découvre ce jardin, un jardin où la forêt, le bois, le bosquet, finalement un jardin où arbres et arbustes sont devenus un couvert cachant toutes les subtilités du jardinier qui n’est plus là, du jardinier qui regarde nos pas, du jardinier qui retrouve le sourire ridé de toute son histoire en ce lieu, du jardinier aux longues années.
Il y a du travail, il y a des cheminements, des escaliers, des murs de pierres. Il y a une vie cachée, une vie qui cherche les derniers espaces ensoleillés. Elle nous inspire, elle nous jardine les mains, sécateurs ou fourches en main.
Le jardinier s’avance, les chaussons glissant au sol, il prend place et nous délivre son secret :
« Rien n’est scellé par du ciment tout est lié de terre, de vivant, nous dit-il. La terre fut mon sang, la terre respire, la terre a nivelé mes mains, la terre a inspiré ce jardin, je retrouverai demain cette terre qui est ma fin. »
Nous n’avons pas de mots, nous prenons ses mains calleuses, maigres, fragiles et de chaleurs seront nos paroles. Il nous sourît.
Finalement, ce jardin s’est doucement habillé d’aborigènes indigènes reconquérant ce milieu. Mais, il est étonnant ce jardin car parmi ce monde ensauvagé, pousse des horticoles tapissées d’herbes volubiles qui donnent une ambiance de résistance. De ce vert perforé de soleil, les quelques couleurs artificielles font un bien fou et on s’arrête pour respirer cette palette et voir dans les yeux de ce cher monsieur, un lâcher prise heureux de son jardin qui continue son chemin … différemment.











