Feuilles en question
Pourquoi les feuilles changent-elles de couleurs à l’automne ?

Pourquoi les feuilles changent-elles de couleurs à l’automne ?

Rougir pour nos yeux ou rougir de froid … les arbres timidement se préparent à l’hiver.

Les arbres se colorent, s’ornent, s’habillent de couleurs variées, c’est la mode du jaune au rouge. Bientôt, les feuilles au sol seront toutes de marron et comme le dit si bien Marc-André SELOSSE, c’est l’histoire d’une liaison forte de protéines et de tanins, d’un couvre-chef pour mieux servir l’arbre au printemps.

Avec Catherine LENNE, on voyage entre l’ingénieur, l’architecte, le chimiste, le poète. Elle nous parle de démantèlement des chlorophylles vertes et de leur cortège moléculaire laissant place aux autres pigments, du rouge par exemple qui donne une belle lumière aux feuilles qui font de la résistance en cette saison.

Ce sont des anthocyanes, ils sont fréquents dans le monde des plantes. Ils habitent les fruits, les pétales de fleurs. Finalement, ils sont souvent synthétisés en réponse à un stress comme à un bombardement d’ultraviolets. On s’imagine sur un champ de bataille.

C’est le cas en cette période automnale, alors que la chlorophylle n’a plus lieu de réagir, la feuille se protège en utilisant le glucose richement synthétisé lors de la photosynthèse pour le transformer en couleur rouge, en pigment, en anthocyane.

La feuille peut ainsi se sécuriser et l’arbre doucement prendre ses quartiers d’hiver. Le rouge des feuilles luttent contre une amplitude thermique importante à laquelle la feuille est soumise, entre des nuits froides et des journées parfois transpirantes.

Mais Catherine LENNE ne s’arrête pas là, elle aime nous raconter des histoires de vie. Selon elle, le rouge pourrait peut-être être un processus dit de co-évolution entre l’arbre et de potentiels opportunistes. Le rouge est d’amertume, le rouge est un signal d’avertissement contre les piqueurs suceurs. Les pucerons entre-autre sont avertis à passer leur chemin, ils ne sont pas invités à séjourner la froide saison à l’abri dans les bourgeons. Doivent-ils se diriger vers des arbres à feuilles jaunes laissant les ronces, érables, viornes, vignes et autres plantes respirer l’automne pour un printemps de débourrement sans pique-assiette démesuré.

Finalement, de ce tableau coloré, on cultivera encore des hypothèses permettant de vivre la magie de l’automne nous préparant avec douceur à une longue saison monochrome.

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