
Le lierre, j’aime cette plante qui attire mes peurs et mes sourires.
Connu de tous, il tapisse le sol en forêt, habille les troncs des arbres, accompagné parfois de ces étonnantes orobranches que toutes petites je m’imaginais être des orchidées. Le lierre n’est pas capricieux, il est généreux. Par ses vertus rafraîchissantes, mycorhiziennes, il offre gîte, couvert et spectacle.
Longtemps, il m’a énervée, longtemps il m’a fatiguée, longtemps il m’a usée car je n’étais pas en mesure d’accepter son âme conquérante, il me gagnait toujours au marathon du temps. Je reprenais alors un sprint de désherbage mais sans chercher à le comprendre, il pointait son nez sans prévenir avec un rire accroché à ses pieds.
Depuis quelques temps, je l’observe, je m’interroge, je le laisse s’aventurer, faire son chemin jamais trop loin d’ailleurs, le soleil est comme un vaste océan le limitant.
Aujourd’hui, je l’admire, aujourd’hui je les épie se goinfrer d’un mets sucré.
J’aime cette plante qui attire mes peurs et mes sourires. Guêpes, frelons d’ici et d’ailleurs, mouches et autres abeilles affairés à se régaler … je les apprécie comme une méditation de pleine conscience et j’oublie dare-dare leurs fessiers menaçants.


