Une toile d’artistes

Depuis que je photographie les araignées, il me semble que mon arachnophobie est entrain de s’émousser.

C’est un univers fabuleux, j’aime les voir plus craintives que moi je le suis. A mon approche, si elles sont en chasse, mon ombre me fait défaut et elles prennent la fuite sous couvert d’une fleur. Quelle poésie, la fleur est son bouclier.

Des auxiliaires, des régulatrices, de véritables chasseresses, elles savent manier l’épée, le filet, la patience, les pattes en crabe. Elles sont des sorcières au poison mortel. Elles sont couturières et usent de ces qualités pour momifier et stocker. Elles sont silencieuses. Elles sont peureuses. Elles sont … un peu de moi.

Leur corps globuleux, les poils hérissés voire peluchés comme la pisaure que je caresserais volontiers. Leur toile est fabuleuse, une œuvre d’art, perlée de rosée elle m’inspire le bijoutier. En revanche, à celui qui par mégarde passera entre les mailles du filet, leur fil collera à la figure, nous maquillera d’un léger gilet pare-balles et on râlera d’inconfort et de peur. Un léger frisson saura m’insatisfaire. Pendant quelques secondes, je reviendrai à mes fondements d’une peur voire d’un tremblement de taire.

Malgré cet épisode houleux, je sais que j’ai fait 2 grands pas, il ne m’en reste que 8 à faire et peut être et je l’espère j’accepterai aussi bien les petites que les grandes tégénaires … si inoffensives …