
Reprendre le chemin du vivant
Le temps semble s’être arrêté. Les feuilles immobiles assiégées de punaises vertes, arlequins, diaboliques n’affichent pas encore une ride de fin de saison.
Seules certaines feuilles de pommiers se gaufrent. Fripées, elles me donnent une folle envie de les déplier minutieusement afin de lire l’histoire cachée.
Je suis transportée loin des pucerons, je découvre une savane de tigres du poirier qui broutent comme des éléphants mes jeunes feuilles bien sucrées peu tanisées. Je n’ai jamais voulu faire de safari photo, je m’exerce, ce n’est pas une réussite. Je n’aime pas ce genre de loisirs, j’en ai horreur, j’ai le cafard, la blatte de jardin vient rompre mon histoire décousue.
Demain, je reprends le chemin du vivant, le chemin de la sensibilisation, à pas d’escargot ou avec l’aisance d’un moro-sphinx.
Apprendre, désapprendre, réapprendre ne se fait pas au même rythme pour chacun mais mon travail n’est pas de convaincre, mon travail est surtout de sensibiliser, d’amener à s’interroger, réfléchir à voir le vivant autrement, différemment, à vivre cette dynamique évolutive parfois déstabilisante. Je n’ai parfois aucune réponse mais d’autres questions qui pavent mon esprit, leurs esprits et construisent des réflexions, des expériences.
L’homme aime conserver, protéger, garder à l’identique mais … le changement nous amène à bouleverser notre esprit trop conservateur … c’est passionnant … je me découvre … je deviens tolérante car pourquoi montrer du doigt ce dont on est responsable. J’apprends encore, toujours … passionnément








