
L’automne
L’automne est une drôle de saison, c’est un sentiment de mélange entre une mélancolie des beaux jours qui s’effacent, le soupir d’un temps qui se dénude pour habiller un corps au sol vulnérable et des éclats colorés entre praline et pistache à l’approche de mes pas.
L’automne ce sont ces moments délicats où avec discrétion, la nature s’assaisonne de subtils points virgules. Sans bruit, il y a cette vie qui continue plus tendrement. Elle m’inspire presque un dialogue.
On marche à pas plus lent, on lâche notre regard car il y a peu à voir se dit-on. C’est finalement un lâcher prise pour apercevoir enfin que la beauté transparente est un magnifique tableau. Les dernières fleurs sont comme des pétales sucrés, fragiles, asymétriques mais tellement inspirantes. Souvent fanées, souvent défraîchies, elles sont notre image loin de tous nos apparats. Elles sont nos rides, nos inquiétudes, nos attachements, nos aïeules et nos souvenirs. Elles sont enfin notre miroir de fragilité et de sensibilité.
Les cimes perdent leurs pages pour couvrir le livre d’une saison qui s’annonce plus froide. Chaque jour est un nouveau chapitre, entre coprins, morilles et autres sur pieds, on découvre des naissances aussi émouvantes enfant que l’ouverture des cases du calendrier de l’avent. Ce sont nos compagnons qui nous content ce temps marron, ce temps long et si court.
L’automne est à la mort, l’automne est le silence, novembre est le mois noir des bretons. Il s’appelle Mizdu. Le vent chante pour certain le désespoir, le vent chante un nouveau départ. Son refrain est nécessaire, il est ce repas, ce linge, cette couverture, ce demain d’un monde invisible qui nous maintient … l’automne n’est finalement que le début d’une histoire.








